De nos jours, le court métrage bénéficie d’une influence grandissante dans l’industrie du cinéma. S’il ne suscite pas le même intérêt que le long métrage, il peut tout au moins se targuer d’avoir la même diversité de genres, de formes et de techniques. Son histoire, en général détachée de celle du cinéma, est jalonnée par quelques tournants importants. Dans cet article, découvrez les nombreuses définitions qui se prêtent au court métrage ainsi que des éléments clés quant à sa politique en France.
Qu’est-ce que le court métrage ?
La distinction entre les formats court, moyen et long métrage est parfois très subtile et dépend des définitions. Par exemple, en France, le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) considère un court métrage, conformément à un décret officiel de 1964, comme tout film dont le métrage n’excède pas une durée d’environ 59 min.
Pourtant, on appelle généralement courts métrages les films de moins de 30 min. D’ailleurs, ceux qui dépassent cette durée ne sont pas toujours les bienvenus dans les festivals de courts métrages. A cette différence, dans les pays anglo-saxons, on qualifie de featurette film ou short film, un film de moins de 40 minutes. Au-dessus, c’est un long métrage ou feature film, en anglais.
Histoire du court métrage en France
Les débuts du court métrage en France furent plutôt laborieux. Jusqu’en 1939, cette industrie souffre de deux principaux maux à savoir : l’absence d’aide d’État et le monopole du long métrage dans les salles de cinéma. Cette situation a sans doute influencé, à cette époque, la formation de coopératives de production et de distribution regroupant les professionnels du court métrage.
La donne change avec le vote de la Loi du 26 octobre 1940 portant réglementation de l’industrie cinématographique. Cette loi instaure une protection du court métrage par l’obligation de passage d’un court métrage en début de séance cinématographique et par le versement de 3 % des recettes de chaque séance au film projeté. Malheureusement, le système installé par la législation va plutôt favoriser les courts métrages publicitaires que les courts métrages de qualité. Cette anomalie est corrigée par les lois du 6 août et 21 août 1953, l’une supprimant la rémunération automatique du court métrage et l’autre supprimant l’obligation de projection.
L’industrie du court métrage va néanmoins se donner une seconde jeunesse à travers les Journées internationales du film court métrage de Tours (1955-1971). Elle va conserver son élan en multipliant les festivals dédiés dans le but de faire sa promotion en marge des circuits de distribution classique. Plus grand festival spécialisé au monde en termes d’entrée, le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand est aujourd’hui la manifestation phare du genre. D’autres festivals plus modestes méritent également d’être mentionnés. On retrouve par exemple : le Festival 7e Art Jeunes Talents de Monistrol-sur-Loire, le Très Court International Film Festival de Paris, le Festival Côté court à Pantin, etc.